Les bulletins sont prêts. Les urnes sont déployées. Le décor électoral semble complet. Mais un problème persiste. Dans de nombreux cas, les principaux opposants ne peuvent pas se présenter. Les citoyens se retrouvent face à un choix limité, voire imposé. Cette situation provoque un sentiment de frustration et alimente la méfiance envers les institutions.
Des adversaires exclus dès le départ
Dans plusieurs États, les autorités utilisent les lois pour éliminer des candidats gênants. Elles invoquent des condamnations passées, des dossiers incomplets ou des critères juridiques stricts. Ces décisions reposent souvent sur des règles floues ou discutables. Cela permet aux gouvernements en place de choisir leurs adversaires. Et parfois, de se retrouver seuls sur le terrain.
C’est ce qui s’est produit en Côte d’Ivoire. En 2025, la commission électorale a rejeté la candidature de Laurent Gbagbo. Tidjane Thiam a lui aussi été écarté. Ces deux figures représentaient pourtant une opposition solide. Leur absence a laissé le champ libre au président sortant, sans véritable concurrence.
Quand l’opposition ne peut pas participer, le scrutin perd sa valeur. Les électeurs ne se sentent plus représentés. Ils s’abstiennent. Le taux de participation chute. Le résultat semble écrit d’avance. Et le vainqueur ne bénéficie plus de la légitimité attendue dans une démocratie.
Une rue qui prend le relais
Face à cette fermeture du jeu politique, la rue devient un espace d’expression. Des citoyens manifestent pour réclamer des élections justes. Ils dénoncent un système verrouillé. Ils veulent pouvoir choisir librement leurs dirigeants. Ces mouvements naissent souvent dans les grandes villes. Ils rassemblent des jeunes, des militants, des associations et parfois même des anciens candidats exclus.
Mais ces manifestations rencontrent souvent une réponse brutale. À Abidjan, en octobre 2025, des forces de sécurité ont dispersé une marche pacifique. Des blessés ont été recensés. Des manifestants ont été arrêtés. Ces violences créent un climat de tension. Elles renforcent le sentiment d’injustice et affaiblissent encore plus la confiance dans les institutions.
Dans ce contexte, la société civile joue un rôle central. Des ONG, des journalistes et des observateurs internationaux alertent l’opinion. Ils documentent les dérives. Ils appellent à plus de transparence et de pluralisme. Leur présence freine parfois les excès et rappelle les principes fondamentaux de la démocratie.
Rétablir un vrai choix démocratique
Quand les élections n’offrent plus de véritable alternative, la démocratie s’efface. Les citoyens n’ont plus confiance. Ils se désengagent ou se révoltent. Ce climat instable nuit à la paix sociale et à la stabilité des institutions.
Pour inverser la tendance, les gouvernements doivent ouvrir le jeu politique. Ils doivent garantir des règles claires, équitables et accessibles. Chaque candidat doit pouvoir se présenter librement, tant qu’il respecte la loi. Les électeurs doivent retrouver un vrai choix. C’est la seule manière de rétablir la légitimité des scrutins et de renforcer la démocratie sur le continent.