Bénin : Boni Yayi claque la porte du futur Sénat, il dénonce « une dérive institutionnelle »

novembre 4, 2025

L’ancien chef de l’État béninois, Thomas Boni Yayi, a surpris la scène politique ce lundi 3 novembre 2025 en annonçant publiquement qu’il ne siégera pas au futur Sénat envisagé par la nouvelle proposition de révision constitutionnelle. Alors que le texte, porté par deux députés de la mouvance présidentielle, prévoit une place automatique pour les anciens présidents de la République, l’ex-locataire du Palais de la Marina rejette catégoriquement cette idée. Dans une longue publication sur Facebook, il dénonce une initiative « antidémocratique » et contraire à l’esprit de la Constitution.

« Une dérive institutionnelle »

Boni Yayi, désormais figure centrale de l’opposition et président du parti Les Démocrates, a appris « par la presse » le dépôt de cette proposition à l’Assemblée nationale. Pour lui, le projet de création du Sénat « ne va pas dans le sens du renforcement de notre démocratie ». Il estime que cette réforme, engagée « sans consensus national », s’inscrit dans « un climat d’exclusion qui fragilise la cohésion sociale et compromet la sérénité du débat républicain ».

L’ancien président ne mâche pas ses mots. Selon lui, « la création d’un Sénat n’est ni opportune ni légitime ». Il dénonce une « initiative antidémocratique, contraire aux principes fondamentaux de la séparation des pouvoirs et au bon fonctionnement de nos institutions ». Poursuivant, il s’interroge sur la composition et les attributions de cette nouvelle chambre, qu’il juge taillée sur mesure pour « servir un seul homme, ignorant l’intérêt général ».

Un appel à la résistance démocratique

Dans sa déclaration, Boni Yayi affirme sans détour : « Je ne saurais en aucun cas faire partie de cette institution comme membre de droit ni cautionner un tel projet ». Il y voit une tentative de modifier « la nature même de notre régime politique », mettant ainsi « en péril les acquis démocratiques chèrement obtenus par le peuple béninois au prix de tant de sacrifices ».

L’ancien président, Boni Yayi appelle enfin les 22 députés du parti Les Démocrates à bloquer la réforme : « Par leur minorité de blocage, ils auront le mérite de rendre la parole au peuple, seul souverain légitime, à travers la voie référendaire ». Dans un ton grave, il conclut par un appel à l’unité nationale : « Ensemble, défendons notre République, notre démocratie et notre unité nationale. Refusons toute altération de l’équilibre institutionnel qui menace notre vivre-ensemble et l’avenir de notre Nation. Ensemble, sauvons la patrie ».

Morgan Dossou

Journaliste passionné depuis une dizaine d'années, je m’intéresse aux grands enjeux de notre époque et à l’évolution du monde contemporain. Mon objectif est de proposer une information claire, fiable et accessible à tous, en mettant en lumière des sujets variés qui nourrissent la réflexion et favorisent une meilleure compréhension de l’actualité.

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