Gabon : l’ouverture du procès de Sylvia et Noureddin Bongo annoncée

octobre 30, 2025

L’affaire Bongo continue de secouer Libreville. L’ex-première dame Sylvia Bongo Ondimba et son fils Noureddin Bongo Valentin seront jugés devant la Cour criminelle spéciale à partir du 10 novembre prochain. Accusés de détournement de biens publics, blanchiment de capitaux et concessions illicites, ils risquent de lourdes peines. Ce procès, très attendu, cristallise les tensions entre la justice gabonaise et les proches de l’ancienne famille présidentielle.

Les avocats dénoncent une « justice aux ordres »

Sylvia et Noureddin Bongo vivent en liberté provisoire à Londres. Leurs avocats ont tenu une conférence de presse la semaine dernière pour dénoncer ce qu’ils qualifient de « procédure politique ». Selon eux, la justice gabonaise ne respecterait ni les droits de la défense ni les règles de procédure. Ils affirment que leurs clients n’ont jamais été convoqués ni informés officiellement du déroulement de l’instruction.

Les défenseurs ont également annoncé que ni Sylvia ni Noureddin ne se rendront à Libreville pour assister à leur procès, évoquant un climat de « persécution judiciaire ». Ils affirment avoir saisi la Cour de cassation, tout en assurant que le dossier est vide.

Le procureur réplique et confirme le procès

Face à ces accusations, le procureur général près de la Cour de cassation, Eddy Minang, a répondu point par point, rapporte RFI. Il a rappelé que « les faits ont été commis à Libreville » et que les prévenus y avaient été interpellés, validant ainsi la compétence territoriale des juridictions gabonaises. Concernant l’absence supposée de recours, il a démenti toute procédure en cassation : « Ces avocats n’ont posé aucun acte concret, hormis deux ou trois conférences de presse ».

Le magistrat a également souligné que le procès se tiendra quoi qu’il en soit, même en l’absence des accusés, conformément à l’article 145 du Code de procédure pénale, qui prévoit la procédure de contumace.

Au-delà du volet judiciaire, ce procès s’annonce hautement symbolique : il s’agit du premier dossier majeur impliquant la famille Bongo depuis la chute du régime d’Ali Bongo en août 2023. Pour beaucoup de Gabonais, il marque le début d’une nouvelle ère, celle d’une justice qui veut montrer son indépendance — tandis que pour d’autres, il reste le théâtre d’une revanche politique.

Morgan Dossou

Journaliste passionné depuis une dizaine d'années, je m’intéresse aux grands enjeux de notre époque et à l’évolution du monde contemporain. Mon objectif est de proposer une information claire, fiable et accessible à tous, en mettant en lumière des sujets variés qui nourrissent la réflexion et favorisent une meilleure compréhension de l’actualité.

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