Le Kremlin répond à Trump sur le rôle des BRICS

octobre 18, 2025

Alors que Donald Trump intensifie ses critiques à l’égard des BRICS, les accusant de vouloir miner la domination du dollar, le Kremlin monte au créneau pour démentir toute intention belliqueuse. Si Moscou insiste sur la coopération économique, les dynamiques internes du bloc, en particulier les initiatives monétaires chinoises, soulèvent des interrogations sur un éventuel rééquilibrage du système financier mondial.

Le Kremlin défend une vision pacifique du bloc BRICS

Le 15 octobre, le Kremlin a réagi publiquement aux accusations formulées par Donald Trump, qui considère les BRICS comme une « menace pour le dollar ». L’ancien président américain a évoqué la possibilité d’imposer des sanctions économiques contre les membres du groupe, estimant que leurs actions visaient à affaiblir la monnaie américaine.

Dmitry Peskov, porte-parole du Kremlin, a fermement rejeté cette lecture. Selon lui, « les BRICS n’ont jamais cherché à s’attaquer à d’autres pays ou à leurs monnaies ». Il a rappelé que l’alliance, qui regroupe le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, n’a jamais eu pour objectif de rivaliser avec le dollar ou de déstabiliser l’ordre économique mondial.

Le Kremlin insiste sur le fait que le groupe repose avant tout sur une dynamique de coopération économique et de prospérité partagée. Dans cette logique, l’idée d’une confrontation monétaire ou géopolitique serait contraire aux principes fondateurs des BRICS. L’affirmation de Peskov vise autant à rassurer les partenaires internationaux qu’à désamorcer toute tentative de stigmatisation du bloc émergent.

Entre diversification monétaire et ambitions discrètes

Malgré les propos rassurants de Moscou, certaines initiatives prises au sein des BRICS laissent entrevoir une volonté de s’éloigner progressivement du dollar. Ces démarches ne traduisent pas une stratégie agressive, mais plutôt un effort de diversification monétaire. La Chine, moteur économique du groupe, joue un rôle central dans cette évolution.

Pékin multiplie les accords bilatéraux en monnaies locales, favorise les échanges commerciaux en yuan et développe des zones de libre-échange en Asie et en Afrique. Ces actions sont soutenues par des accords d’échange de devises entre banques centrales, qui permettent de réduire l’exposition au dollar sans bouleverser immédiatement le système actuel.

Ces initiatives, bien que discrètes, s’inscrivent dans un mouvement plus large d’internationalisation du yuan. Elles répondent à une stratégie de long terme visant à renforcer la souveraineté monétaire de la Chine tout en consolidant sa position dans les échanges mondiaux. Elles révèlent également un pragmatisme collectif au sein des BRICS.  Sans vouloir affronter frontalement les États-Unis, les membres du groupe cherchent à consolider leur autonomie financière.

Les obstacles ne manquent pas. La volatilité du yuan, les réticences de certains partenaires à adopter une monnaie sous contrôle étatique, et la résistance stratégique de Washington freinent cette transition. Pourtant, les lignes bougent, et chaque initiative contribue à une transformation progressive de l’architecture monétaire mondiale.

Les déclarations du Kremlin visent à apaiser les tensions, mais les stratégies économiques des membres BRICS, surtout chinoises, pourraient à terme remodeler l’équilibre des devises internationales. La transition ne sera ni immédiate, ni frontale, mais elle est en marche.

Morgan Dossou

Journaliste passionné depuis une dizaine d'années, je m’intéresse aux grands enjeux de notre époque et à l’évolution du monde contemporain. Mon objectif est de proposer une information claire, fiable et accessible à tous, en mettant en lumière des sujets variés qui nourrissent la réflexion et favorisent une meilleure compréhension de l’actualité.

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