Le 9 octobre 2025, lors d’un forum à Bruxelles sur les investissements européens en Afrique, le président congolais Félix Tshisekedi a adressé un appel fort à son homologue rwandais, Paul Kagame. Ce dernier a assisté à l’événement où Tshisekedi, dans un geste de réconciliation, lui a tendu la main pour travailler ensemble à une paix durable dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC). Une paix nécessaire, selon le président congolais, pour mettre fin à l’escalade des violences alimentées par le groupe politico-militaire M23, que Kinshasa accuse d’être soutenu par le Rwanda.
Un appel à la Paix, mais des accusations Croissantes
Tshisekedi a insisté sur le rôle primordial de Kigali pour stopper les violences, affirmant que la RDC et le Rwanda étaient les seuls à pouvoir mettre un terme à cette crise. « Aujourd’hui, nous vivons cette situation et nous sommes les deux seuls capables d’arrêter cette escalade », a-t-il déclaré, en soulignant l’importance d’une collaboration pour arrêter le soutien présumé du Rwanda aux forces du M23. En revanche, la réponse rwandaise a été froide et acerbe. Le ministre rwandais des Affaires étrangères a qualifié l’appel de Tshisekedi de « cinéma politique« , rejetant les accusations de violation d’accords antérieurs. Selon Kigali, la RDC est responsable de l’impasse actuelle, notamment en refusant des accords de paix qu’elle avait pourtant acceptés.
Des discussions diplomatiques multilatérales ouvertes
La situation reste complexe, avec des négociations menées sur plusieurs fronts. En plus du processus de Luanda, qui cherche à résoudre la crise entre la RDC et le Rwanda, des discussions sont également en cours à Doha et à Washington. À Doha, les pourparlers portent principalement sur la réconciliation entre la RDC et les groupes armés locaux, comme le M23. Quant à Washington, un cadre régional d’intégration économique a été proposé, mais le gouvernement congolais a refusé de le signer, arguant que les questions de sécurité, notamment concernant le soutien présumé du Rwanda au M23, doivent d’abord être réglées. Ces discussions parallèles compliquent davantage la tâche des médiateurs, avec des divergences profondes qui persistent, notamment autour de la question du retrait des troupes rwandaises du territoire congolais.
Cette scène de Bruxelles met en lumière non seulement les enjeux politiques et militaires de la région, mais aussi les tensions diplomatiques croissantes entre Kinshasa et Kigali. Dans ce contexte, l’espoir d’une paix durable semble encore lointain.