Le Parlement sénégalais bloque une tentative de mise en accusation contre Macky Sall

octobre 28, 2025

Un député a voulu accuser l’ancien président de haute trahison. Mais l’Assemblée nationale a mis fin à la procédure pour des raisons de forme. Ce blocage relance le débat sur la transparence et la responsabilité des anciens dirigeants.

Une accusation rejetée pour vice de forme

Le 28 octobre 2025, l’Assemblée nationale du Sénégal a refusé d’examiner un projet de résolution visant Macky Sall. Le député Guy Marius Sagna, membre du parti PASTEF, avait déposé seul ce texte. Il y dénonçait une dette publique cachée de 7 milliards de dollars, héritée de l’ancien régime.

Ce montant figure dans un rapport récent de la Cour des comptes. Il met en cause la gestion budgétaire du gouvernement précédent. Pour le député, ces éléments justifiaient une procédure pour haute trahison.

Mais la commission des lois a bloqué le projet. Elle a invoqué l’article 103 du règlement intérieur. Celui-ci exige qu’une résolution d’origine parlementaire soit portée par plusieurs élus. En conséquence, le texte a été rejeté sans même ouvrir de débat sur le fond.

Une dette dissimulée, un flou juridique persistant

L’affaire révèle plusieurs failles dans le fonctionnement des institutions. D’abord, le terme de « haute trahison » n’a pas de définition claire dans la loi sénégalaise. Cette imprécision complique toute tentative de poursuite contre un ancien chef d’État.

Ensuite, la dette évoquée dans le rapport soulève de sérieuses questions. Le document parle d’un manque de transparence dans les finances publiques. Pour de nombreux observateurs, cette situation exige des explications officielles.

Mais en l’absence d’un cadre légal solide, les parlementaires se retrouvent limités. Même motivés, ils peinent à utiliser les outils juridiques disponibles. Le cas Macky Sall en est une illustration frappante.

Une opposition active mais désarmée

Guy Marius Sagna et le parti PASTEF cherchent à marquer leur différence. Depuis l’élection de Bassirou Diomaye Faye, ils veulent montrer une rupture nette avec l’ancien régime. Cependant, leur action parlementaire reste fragile.

Sans majorité ni coalition stable, leurs projets n’aboutissent pas. L’épisode de la résolution avortée en témoigne. Malgré l’ampleur des accusations, le manque de soutien a suffi pour faire échouer l’initiative.

Ce blocage met en lumière un problème plus large. Comment l’Assemblée peut-elle exercer un contrôle réel sur les anciens dirigeants ? La question reste ouverte, et appelle sans doute des réformes profondes.

Cette affaire montre les limites du système actuel. Le rejet du texte ne signifie pas que les faits sont sans importance. Il souligne surtout l’écart entre les outils disponibles et les exigences démocratiques. Au Sénégal, la transparence financière et la responsabilité politique restent des chantiers en cours.

Morgan Dossou

Journaliste passionné depuis une dizaine d'années, je m’intéresse aux grands enjeux de notre époque et à l’évolution du monde contemporain. Mon objectif est de proposer une information claire, fiable et accessible à tous, en mettant en lumière des sujets variés qui nourrissent la réflexion et favorisent une meilleure compréhension de l’actualité.

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