Mali : Deux ans de prison requis contre l’ancien Premier ministre Moussa Mara

septembre 29, 2025

L’affaire Moussa Mara retient l’attention au Mali. Le procès, ouvert ce 29 septembre à Bamako, met en lumière les tensions entre liberté d’expression et autorité de l’État. Inculpé depuis août 2025, l’ex-Premier ministre se retrouve au cœur d’une procédure qui suscite des interrogations sur la place de la critique politique dans le pays.

Un procès très attendu

Ce lundi, Moussa Mara est arrivé devant le tribunal de lutte contre la cybercriminalité. Protégé par un important dispositif de sécurité et vêtu d’un boubou blanc, il a fait face à ses juges avec calme, selon des témoins. Sa première requête, une demande de mise en liberté provisoire, a été immédiatement rejetée.

L’affaire repose sur un message publié sur X (anciennement Twitter) en juillet 2025. Dans ce texte, l’ancien Premier ministre exprimait sa solidarité envers des personnalités détenues pour avoir critiqué la junte. « Aussi longtemps que dure la nuit, le soleil finira évidemment par apparaître », écrivait-il. Ces mots sont aujourd’hui au centre de l’accusation d’« atteinte au crédit de l’État » et « opposition à l’autorité légitime ».

La Défense face au parquet

L’avocat de Moussa Mara, Me Mountaga Tall, a défendu l’innocence de son client. Pour lui, le message incriminé ne constitue aucune infraction. « Ce tweet est innocent », a-t-il plaidé devant la Cour, en appelant à la relaxe au nom de la liberté d’expression.

Le parquet a, au contraire, adopté une ligne ferme. Après un réquisitoire qualifié d’implacable, le procureur a demandé 24 mois de prison contre l’ancien Premier ministre. Le verdict, qui pourrait avoir un retentissement politique, sera rendu le 27 octobre 2025.

Cette affaire dépasse le seul cadre judiciaire. Elle met en lumière le climat politique actuel au Mali, où l’expression publique est étroitement surveillée. Le jugement attendu fin octobre pourrait constituer un signal fort, soit en faveur de la fermeté des autorités, soit en reconnaissance du droit à la critique. Dans un contexte marqué par des débats sur la légitimité et l’avenir institutionnel du pays, le cas Moussa Mara pourrait bien devenir un précédent.

Morgan Dossou

Journaliste passionné depuis une dizaine d'années, je m’intéresse aux grands enjeux de notre époque et à l’évolution du monde contemporain. Mon objectif est de proposer une information claire, fiable et accessible à tous, en mettant en lumière des sujets variés qui nourrissent la réflexion et favorisent une meilleure compréhension de l’actualité.

Laisser un commentaire