Cameroun : Trois jours de « villes mortes » débutent à Douala

novembre 4, 2025

Lundi 3 novembre, la ville de Douala a tourné au ralenti. À l’appel de l’opposant Issa Tchiroma Bakary, une opération de protestation a débuté. Son but est de dénoncer la réélection du président Paul Biya. Cette première journée marque un contraste fort entre les grandes villes du pays.

Douala paralysée, Yaoundé peu concernée

Dès le matin, Douala a montré une forte adhésion au mot d’ordre. Les écoles ont fermé. Les commerces ont baissé le rideau. La circulation a diminué dans plusieurs quartiers. Dans les marchés, l’ambiance habituelle a laissé place au silence. Beaucoup d’habitants sont restés chez eux.

En revanche, Yaoundé est restée calme. Les bureaux administratifs ont ouvert normalement. Les transports ont circulé sans perturbation. D’autres villes du pays ont connu une mobilisation partielle ou inexistante. Cette différence montre que l’appel de Tchiroma trouve plus d’écho dans certaines zones comme le Littoral.

Cette situation souligne aussi un fait politique. L’opposition reste forte à Douala, mais peine à mobiliser dans tout le pays.

Une contestation politique ciblée

Issa Tchiroma Bakary, ancien ministre devenu opposant, a lancé cet appel à la mobilisation. Il rejette les résultats de la dernière élection présidentielle. Pour lui, Paul Biya ne représente plus la volonté du peuple.

L’opération « villes mortes » repose sur une stratégie claire. Elle vise à peser sur l’opinion publique sans recourir à la violence. Elle cherche aussi à provoquer un ralentissement économique visible, surtout dans les zones dynamiques comme Douala.

Cette méthode a un double effet. D’une part, elle attire l’attention sur les tensions politiques. D’autre part, elle met en difficulté les activités locales. Les commerçants, les transporteurs et les travailleurs journaliers subissent déjà les conséquences de cette journée sans activité.

Une mobilisation à suivre dans les jours à venir

Ce mouvement doit durer trois jours. La suite des événements dira s’il s’amplifie ou s’essouffle. Le gouvernement, pour l’instant, garde une position discrète. Mais toute escalade pourrait changer la donne.

Si l’appel continue de mobiliser, l’opposition pourrait gagner en légitimité. En revanche, un échec hors de Douala risquerait d’affaiblir sa stratégie. Tout dépendra de la capacité à transformer cette action symbolique en mouvement national.

Le Cameroun entre ainsi dans une nouvelle phase de tension. La rue s’exprime. Le pouvoir observe. Le pays retient son souffle.

Morgan Dossou

Journaliste passionné depuis une dizaine d'années, je m’intéresse aux grands enjeux de notre époque et à l’évolution du monde contemporain. Mon objectif est de proposer une information claire, fiable et accessible à tous, en mettant en lumière des sujets variés qui nourrissent la réflexion et favorisent une meilleure compréhension de l’actualité.

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